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Je m’appelle Guillaume Foucart. J’ai 62 ans et j’ai créé ce blog photo pour partager mon inextinguible passion pour la photographie, pour l’histoire de la photographie et l’expérimentation sous toutes ses formes : le numérique et l’argentique mais aussi les techniques alternatives, les procédés anciens, la bidouille (DIY), les expérimentations. Vous ne trouverez pas sur ce site de tutoriels vidéo je déteste en faire (on en trouve d’ailleurs par milliers sur Youtube). Je préfère partager mon expérience, mon savoir (le peu qu’il m’est été donné) et ma passion. C’est pour moi beaucoup plus évocateur, de plus, je n’ai ni le talent d’un orateur ni envie de perdre du temps à déblatérer devant une caméra, je laisse ce talent ça à d’autres.
Mes premières souvenirs pour la photographie remontent à l’âge de 12 ans. A 14 ans ma mère m’offre un appareil photo reflex Soviétique le Zenit EM et son légendaire objectif Hélios 44-M. Puis, plus tard le projecteur diapo et l’écran. Je la remercie d’avoir autant bourse délié afin que j’assouvisse ma passion car la photographie a permis de «développer» ma créativité et de la libérer, moi le timide maladif et réservé que je fus et restera à jamais « photo-sensible ».
J’ai également eu un mentor, un maître d’apprentissage, un père spirituel : Claude Noyon, caméraman de plateau à l’ORTF et photographe passionné par la technique mais aussi par ma mère, qu’il a commencé à photographier dès ses 16 ans.
Il a ainsi réalisé d’elle de magnifiques clichés sur plaques, sur plaques stéréo, à la chambre, sur négatif…et cela pendant des dizaines d’années. D’ailleurs j’ai réalisé une séance de portraits d’elle récemment, et dans cet article vous y verrez quelques photos prises par Claude Noyon.
Grâce à lui j’ai découvert la photographie dans ce qu’elle a de plus noble, mais aussi l’importance des optiques en photographie et en laboratoire noir et blanc, les procédés alternatifs.
Ce monsieur m’a transmis une partie de son art mais m’a aussi donné le goût pour les techniques en image et en sciences!
J’ai été pendant plus de 15 ans photographe, de 1980 à 1996, d’abord à Celleneuve/Castelnau (CAMARA) pendant 3 ans, puis, un touche à tout…à Chatou, au magasin Phox (mariages, portraits, reportages industriel, prises de vues institutionnelles, vente de matériel photo et vidéo, laboratoire noir et blanc). Pendant 10 ans j’ai pu côtoyer tous les aspects du métier : prises de vues institutionnelles et industrielles en moyen format, portraits au 6×7 et 4×5″, mariages, communions, vente photo-vidéo-son, développement couleur minilab et noir et blanc artisanal, etc…
Voir l’article sur ces 2 périodes Camara-Phox |
Puis je me suis intéressé à l’infographie et la 3d dans les années 1995 sur Mac en délaissant peu à peu la photographie. C’est en 1999 que j’obtiens un poste d’infographiste/illustrateur chez Hachette Fascicules. En statut d’indépendant et en collaboration avec un infographiste de talent, j’illustre les 100 fascicules «ASTRONOMIE PRATIQUE» qui a été un des plus grands succès d’Hachette.
Voir l’article sur mon expérience en tant qu’infographiste chez Hachette |
Ma passion photo me reprends en 2006 avec l’achat de mon premier APN, puis avec les années j’ai acquis plusieurs boitiers, des dizaines d’objectifs, et aussi du moyen-format 6×6 (Mamiya C330 puis un Bronica SQ), et aujourd’hui la chambre 13×18 et les procédés anciens qui vont avec. Je redécouvre aussi le plaisir de développer mes films N/B « at home », et aussi mes prises de vues au DPP (papier positif direct). Je développe au caffenol (recette écologique à base de café et de vitamine-c), j’ai le plaisir également d’essayer des techniques anciennes comme le Bromoil (dont le maître est pour moi Léonard Misonne). Je pratique l’ambrotype (le collodion humide) depuis maintenant 4 ans et je n’en suis qu’au prémisses, l’apprentissage et la maitrise de cette technique étant très longue. Ces derniers mois j’ai découvert le cyanotype, technique superbe et espère bien en 2024 commencer à essayer d’autres techniques alternatives comme la prise de vue grand format sur papier photo, la solarisation, le light-painting, etc..
Techno-fan, je fais aussi collection d’appareils et d’objectifs que j’utilise car ils ne sont pas destinés à une exposition en vitrine! J’ai pu acquérir au fil du temps des Berthiot, des Angénieux, le Fujinon 50mm f0.7, ou bien des objectifs atypiques comme ce 457mm f/3.6 d’episcope autour duquel j’ai réalisé une chambre photographique 13×18 (voir l’article). Je les adapte sur mes APN. Je collectionne aussi beaucoup de boitiers reflex et de compacts argentiques. J’ai dernièrement fabriqué un objectif pseudo-petzval de 5 lentilles, d’une focale de 300mm qui est aussi bon sinon meilleur que tout ce que j’ai acheté, bientôt un article lui sera consacré.
Mes photos sont très peu retouchées, mais j’utilise quand même Photoshop, exactement comme lorsque j’ai pratiqué le développement et le tirage argentiques pendant 10 années : recadrage, contrôle du contraste et des demi-tons, repique/retouche sur les tirages.
Je refuse les étiquettes, l’appartenance à un groupe ou à un courant, et je réfute le snobisme qui tourne autour de la photo d’art en tant que marchandise ou en tant que « branchitude » ce monde là me dégoûte tout comme je ne cherche pas à faire de photos « léchées » ou parfaites….Aujourd’hui il y a une vraie surenchère qui consiste à retoucher exagérément les photos, augmenter les contrastes et les couleurs et à faire du photomontage à tire-larigot. Du coup, la photo finale n’a rien à voir avec l’intention originelle. Où est passée l’authenticité? La photographie aurait-elle perdu beaucoup de son âme en passant au numérique? Ne serait-elle pas devenue, au final, qu’une technique numérique comme une autre, un maillon du traitement de l’image et non plus comme une démarche, une philosophie, un artisanat?
Moi j’aime les photos simples et « vraies ». En cela, le réel m’offre tout un champ de possibilités : du monde des insectes et des fleurs, aux visages, en passant par les objets, les textures. Il y a tant de choses à voir dans cette réalité du monde qui nous entoure! J’aime les traduire en images, et leur donner un sens, qu’il soit graphique, figuratif, pictorialiste ou symbolique. Je ne me considère pas comme un « artiste » mais plutôt comme un « capteur » d’art. Car l’art est dans tout dans ce monde sensible qui nous entoure. j’aime cette proposition qui postule que « l’art, c’est la mise en forme de nos sensations« . Mes photos sont tirées du réel, du vivant et de l’inanimé! Je bannis tout ce qui détruit l’intention de départ et la démarche.
J’aime aussi la bidouille, l’expérimentation, le DIY (Do It Yourself). Fabriquer mes propres objectifs est un défi et aussi un régal : convertir des optiques pour les adapter sur des boitiers, c’est ça aussi mon univers : exprimer ma sensibilité à travers les techniques et les procédés.
Mon autre passion est la musique. Je pratique la M.A.O depuis plus de 30 ans (d’abord sur Atari Falcon dans les années 90 et Cubase puis sur Mac dans les années 2000).
Voir l’article sur mes home-studio |
Mon principal défaut? Je suis toujours à la recherche de l’authentique. D’ailleurs, alors même qu’en cette époque tout est à la profusion, je ne peux m’empêcher de ne déclencher qu’une fois, comme à l’époque de l’argentique et ses pellicules 12/24/36 poses, car à l’époque il fallait économiser de la pellicule. Le numérique me permettrait de mitrailler ou au moins de doubler une photo… mais non, c’est une habitude qui ne me quitte pas et qui est une des composantes de ma démarche : la parcimonie des images dans le but d’essayer de n’en faire que de qualité. Et qu’on ne me parle pas de « vintage », terme effrayant et fourre-tout pour vendre et assouvir les désirs des hipsters. Si on est en recherche d’authenticité, il y en aura plus dans les images réalisées avec un APN moderne, faites avec tout ce qu’on y aura mis dedans (bidouille, point de vue personnel, technique particulière, son âme) plutôt qu’avec du soit disant matériel photo vintage qui ne sortira que des photos tristes à mourir, ou identiques à de l’Instagram. L’authenticité c’est une histoire entre soi-même et soi-même, pourquoi se mentir?
Je rajouterai que la découverte du collodion a changé ma façon d’appréhender la photographie et m’a permis de retourner à ce qui en fait l’essentiel. Je pense ne pas pouvoir me lasser de regarder des portraits réalisés avec cette technique, car à chaque fois, une émotion me submerge, et j’ai cette impression de plonger dans l’image. La technique, sur laquelle je planche depuis 2018, y est pour beaucoup quoiqu’on en dise et la technologie également. Une photo au collodion réalisée à la chambre et avec un objectif en laiton de type Petzval (comme le fameux Dallmeyer 3a ou 3b fabriqué au XIXe siècle) est un choc visuel. Nous sommes à la frontière du pictorialisme et l’on plonge dans une aventure visuelle qui nous rappelle que le savoir-faire ancestral dans les optiques et cette technique sont au service de l’émotion pure.
Voir la galerie de portraits au collodion humide |
Et comme le dit si bien Jacqueline Roberts : “(…) pour moi, les plaques humides au collodion vont au-delà du processus photographique lui-même. C’est une sorte de voyage intérieur. Un état d’esprit. Dans le monde numérique d’aujourd’hui, nous sommes inondés d’images. Lorsque l’on regarde en arrière, les photographies comptaient parmi certains de nos biens les plus précieux. Nous avons perdu cette connexion émotionnelle avec les photographies. La plupart des images que nous prenons sont devenues jetables et vides de sens. Je veux que l’image redevienne précieuse. Je cherche à créer des images qui sont uniques, qui ont de la valeur. Un autre aspect essentiel dans mon travail, c’est de faire pause et de prendre le temps de créer une image. Mes portraits sont à propos du temps. Le temps qui passe. Le temps suspendu. Le temps devant ou derrière nous.(…)”
J’habite à Saint-Pargoire, village entre Clermont l’Hérault et Pézenas dans l’Hérault.
Pour me contacter :
Bonjour Guillaume,
j’ai découvert votre site en cherchant des infos générales sur les optiques, sur la fabrication de la 13×18, et aujourd’hui enfin, je lis votre portrait. Quel plaisir de se sentir moins seule quant à votre vision de la photo. Je navigue entre numérique et argentique et ne fais pratiquement pas de photoshop, j’essaie néanmoins de tirer au mieux en chambre noire en testant des techniques que j’ai pu lire ça et là. Souvent sans succès mais avec beaucoup de franchise et de passion.
Étant du Gard, un portrait au Collodion pour mon anniversaire est à envisager 🙂
A bientôt de suivre vos aventures
Bonjour Chloé, c’est avec un grand bonheur que je lis votre message. Si vous avez un site avec vos travaux je serai ravi de le voir. Effectivement je ne suis pas loin de chez vous à vol d’oiseau, et je vous invite à une séance collodion quand vous voulez, soit en studio soit en extérieur. A bientôt j’espère!
Claude Noyon était un ami fidèle. Un homme enjoué et passionné par son métier de cameraman et de photographe
Il fut un pionnier de ORTF.
Claude Noyon était un de mes collègues, avec lui j’ai fait pas mal de reportages et je garde énormément de souvenirs à son égard … ça m’a fait plaisir de revoir sa photo .