Un nouveau « setup » pour un gain de temps et une amélioration qualitative des plaques |
Jusqu’à présent j’ai toujours utilisé des sels de potassium pour fabriquer mon collodion et des CFL (lampes fluo) pour la prise de vues. J’ai voulu changer et tester autre chose car les temps de pose étaient désespérément longs donc portraits flous. Je n’ai pas encore acquis une régularité (d’ailleurs peut-on en obtenir une avec tant de paramètres à gérer+l’aléatoire?) au bout de 3 ans de pratique. J’ai décidé de tester un nouveau setup composé d’un mix de lampes différentes, d’un nouveau développeur et d’un autre collodion.
Pour les lampes j’ai mixé entre elles des CFL 5500k et des spots de LED bleues dont la longueur d’onde se situe aux environs de 415-420nm, un bleu violet donc avec des UV. C’est d’ailleurs dans cette petite zone et un peu en deçà que le collodion voit le mieux!
Pour éviter l’éblouissement et le danger que représente la vue directe de ces LED, je les ai mises dans une softbox avec diffuseur, il faut préserver les yeux du « patient » (terme tout à fait adéquat s’il en est, pour une prise de vues au collodion!).
Le collodion utilisé quant à lui est la formule « LEA#7 ». C’est une formule qui contient 4 sels : cadmium et ammonium bromide, cadmium et ammonium iodide. Cette formule fait gagner 1 f/stop par rapport à un « Quickclear » ou un « Old workhose ». Un f/stop en collodion c’est énorme : une pose de 8 sec sera réduite à 4 sec avec la formule « LEA#7 »!
Cette formule répond assez bien à toutes les températures. Les hautes lumières ne sont pas facilement solarisées. Il peut être conservé très longtemps.
Pour finir ce nouveau « setup », j’ai aussi changé de formule de développeur. Auparavant j’utilisais la formule classique (sulfate de fer, vinaigre, alcool dénaturé). Maintenant je teste la formule dénommée « Brian Cuyler’s Copper ». Il s’agit de rajouter du sulfate de cuivre et d’augmenter la quantité de fer à la formule classique pour accélérer le développement.
Voici deux portraits au ferrotype de ma fille Maeva réalisées à la chambre 13×18 avec deux Petzval « noname » :
– avec un objectif de lanterne magique de 200mm f/4.5 environ (excellent!) :
– le second avec un Petzval de 220mm f/4.5 environ.
Le collodion est LEA#7, le développeur est au sulfate de cuivre, et le setup est un mix d’éclairages LED bleues et de CFL. Quelle richesse de tons et de rendu!
Vous pouvez consulter l’article dans lequel j’avais consacré un test de 3 autres objectifs d’épiscope. |
En ce qui concerne ma dernière acquisition, il s’agit d’un objectif d’épiscope français de marque S.F.O.M (Société Française d’Optique et de Mécanique) qui date des années 1960. Il possède une focale de 375mm et une ouverture de f/3.4! La lentille avant fait environ 100mm de diamètre, mazette! Quelle luminosité! Parfait pour le collodion.
Cet objectif est un triplet classique comme on en trouve sur la plupart des épiscopes, et celui-ci est traité MC. Ma première photo réalisée avec ce bijou optique est Maeva. Je n’ai eu qu’à la faire poser 4 secondes, ce qui est un gain précieux de temps pour éviter le flou de bougé. Une bonne ouverture, des LED bleues, un révélateur rapide, de précieuses secondes sont gagnées, et le gain est aussi qualitatif!
Disclaimer : mes prises de vues, mes conseils et mes expérimentations n’engagent que moi. Ces articles me sont d’abord à titre personnel, d’une grande utilité. Je suis assez scrupuleux sur mes écrits. Je vérifie et cite quand il se doit mes sources…malgré tout il peut subsister quelques erreurs notamment sur la science de l’optique et de la couleur, car rien n’est gravé dans le marbre sauf la physique! Pour conclure, je partage juste mon expérience personnelle, mes impressions et mes expérimentations. Si elles peuvent servir aux lecteurs, j’en serai heureux! J’espère en faire profiter un plus grand nombre en les partageant. |
Très bons résultats en effet. Persévérance est mère de succès, cela se confirme.