Un an et demi après la découverte de ce procédé, ma technique s’améliore! |
Suite à mon premier article concernant la découverte du procédé cyanotype et qui, d’après le nombre de vues (1300), a eu un certain intérêt, ce nouvel article qui lui est consacré concerne l’expérimentation des améliorations du procédé, améliorations obtenues grâce aux informations glanées ça et là pendant plus d’1 an.
Les informations contenues dans mon premier article restent fiables, donc inchangées, mais je voudrais y apporter quelques améliorations qui visent à obtenir un rendu plus proche de ce que j’en attends.
Le papier
En premier lieu, même si le papier Canson « C » à grain de 224g/m2 me donnait satisfaction et apportait justement un grain à l’image, j’ai décidé de changer et d’opter pour du bristol 350gr/m2, papier qui ne s’achète qu’en grande taille, en 50×65 (acheté sur le site de Rougier&Plé). Il suffit de découper le bristol aux dimensions requises, c’est plus économique que le papier en pochette.
L’avantage? Une texture lisse, une rigidité exemplaire, et une plus grande définition. A la différence du papier classique, le bristol a tendance à rejeter les liquides. En revanche après une première humidification l’inverse se produit. Ce qui justement ce que nous voulons pour que la chimie cyanotype pénètre bien dans la masse.
Pour ce faire, je pré-trempe le bristol dans de l’eau chaude, puis je laisse égoutter mais pas sécher, il faut que le papier soit un peu humide
La chimie
Prendre un bristol humidifié, étaler la chimie en une première couche à l’aide d’un pinceau large comme un de ceux-ci. Ils sont en pur synthétique et très souples. Éviter les poils de porc qui sont trop rigides, et plus la section est large mieux c’est. Au bout de quelques minutes, étalez une seconde couche, cela permettra d’avoir des tons plus denses, et cela permet également à ce que la chimie pénètre un peu plus dans la fibre.
Une fois que les 2 couches sont étalées, passer un coup de pinceau très large comme celui-ci, en effleurant la feuille, pour ainsi uniformiser l’étalement et aussi enlever les poussières en surface.
Laisser sécher le papier dans un endroit sombre sans apport de lumière contenant des UV. On peut accélérer le séchage avec un sèche-cheveux mais il ne faut pas qu’il soit chaud car la chimie est sensible au chaud.
Exposez votre papier et l’internégatif A4 (expliqué dans mon 1er article) aux UV ou à la lampe à bronzer. Cela varie de 5mn à 30 mn, ici pas de règles il faudra faire des essais avant d’arriver à des résultats probants. Pour ma part j’ai dû rater une bonne cinquantaine d’épreuves avant de trouver les temps idéaux.
Développement
Au lieu de développer l’épreuve dans de l’eau, je vous conseille de le faire au vinaigre. Pour ma part je mélange 50cl de vinaigre à 6° avec 50cl d’eau. Les tons sont beaucoup plus denses qu’avec de l’eau simple.
Rinçage et peroxyde
Rincer l’épreuve ainsi développée dans de l’eau quelques dizaines de secondes pour enlever toute trace de vinaigre, puis plonger l’épreuve dans un bain d’eau auquel vous aurez rajouté quelques gouttes de peroxyde d’hydrogène. Le cyan vire au bleu de prusse! Le contraste se renforce et c’est ce que je cherche dans un cyanotype. Vous pouvez ne pas rajouter de peroxyde, mais vous aurez un tirage un peu moins contrasté.
Rincer abondamment.
Virage au thé
Préparer le virage au thé en plaçant 3 cuillères à soupe de thé noir Lipton dans une petite casserole d’eau bouillante. Laissez infuser, et rajoutez un peu d’eau froide pour que le virage soit tiède. Plongez l’épreuve dans le virage au thé pendant 1 à 2 mn.
Attention avec l’expérience j’ai appris qu’il ne fallait pas attendre que le virage soit visuellement effectué à 100% avant de sortir l’épreuve, en effet, l’effet tannique du thé continue même après le rinçage et le séchage! Je me suis retrouvé avec des épreuves horriblement rougeâtres!! Il faut donc sortir l’épreuve du virage juste après que le bleu commence à légèrement virer, ainsi le virage continuera après séchage, je considère qu’une minute à 2mn suffisent. |
Rincer, sécher et voilà!
Disclaimer : mes prises de vues, mes conseils et mes expérimentations n’engagent que moi. Ces articles me sont d’abord à titre personnel, d’une grande utilité. Je suis assez scrupuleux sur mes écrits. Je vérifie et cite quand il se doit mes sources…malgré tout il peut subsister quelques erreurs notamment sur la science de l’optique et de la couleur, car rien n’est gravé dans le marbre sauf la physique! Pour conclure, je partage juste mon expérience personnelle, mes impressions et mes expérimentations. Si elles peuvent servir aux lecteurs, j’en serai heureux! J’espère en faire profiter un plus grand nombre en les partageant. |
Bonjour,
Bravo pour votre site et tous vos conseils !
Petite question sur le développement au vinaigre. Je ne suis pas sur d’avoir bien compris. Vous faites un mélange 50% eau et 50% vinaigre à 6° ? Donc pour un bain d’1 litre, il faut 1/2 l de vinaigre ?
Combien de fois changez-vous votre bain de développement au cours de cette phase ? Et quelle est la durée totale du développement dans votre cas ?
Encore merci pour tout.
Je suis à mes début de cyanotypes. Je commence à avoir quelques résultats encourageants. Je travaille aussi beaucoup sur les courbes pour la préparation de mes négatifs numériques.
Guy
bonjour merci pour votre commentaire. Pour le vinaigre c’est une question de goût : comme je fais un virage au thé après, j’aime bien que mon cyanotype soit bien contrasté, c’est pour ça que je développe au vinaigre. Moitié vinaigre moitié eau. Pour 1 litre de d’eau il faut 1 litre de vinaigre (mais ce n’est pas une constante absolue, il faut essayer plusieurs dilutions). Vous pouvez garder votre bain pour une bonne dizaine de tirages de toutes façons dès que le bain commence à être trop bleu, vous jetez, heureusement le vinaigre n’est pas cher. J’ai procédé par empirisme et tâtonnements, je ne détiens pas la vérité absolue, je vous encourage donc à expérimenter encore et encore et vous trouverez votre voie. Cordialement
Merci beaucoup pour votre réponse.
Je vais continuer à expérimenter. En effet, j’ai lu ici ou là plusieurs solutions. Donc, tester encore et encore, c’est tout le plaisir de ces techniques !
Coucou. Merci infiniment pour ces super conseils ! Je viens de tester le bristol. Je l’ai laissé tremper dans de l’eau chaude puis égoutté et badigeonné. Je m’interroge parce qu’il est beaucoup plus clair que le papier aquarelle même avec 2 couches (je ne l’ai pas encore exposé au soleil). Et il n’a pas bu uniformément. Pouvez-vous me donner quelques précisions : vous le laissez tremper longtemps ? Merci beaucoup 😊
bonjour, merci pour votre commentaire. Il faut le tremper juste ce qu’il faut, si le bristol est complètement imbibé c’est pas bon. Allez disons 5 mn. Il ne faut pas qu’il devienne « mou » mais juste humide en surface. Pour ce qui est de la couleur après badigeonnage, je dirais que c’est justement parce que votre bristol est trop imbibé et fait éponge. C’est pas bon. Il faut que votre solution soit bien jaune-vert clair.